Thelonious manque
Et oui, Thelonious Monk manque à la musique ; ce génie de l'improvisation et de l'écriture, ce pianiste surdoué savait apporter une touche de provocation dans sa musique et de l'inventivité maîtrisée. Maintenant il est étudié, épluché, repris à chaque festival, joué par de nombreux jazzmen, réédité encore et toujours...
Thelonious Monk
Comme beaucoup de musiciens de Jazz afro-américains, Thelonious Sphere Monk a commencé à faire de la musique très jeune et à l'Eglise. Hormis quelques cours de piano et un oeil sur les leçons de solfège de sa sœur, il a appris seul...
Puis il se fait remarquer grâce à son jeu atypique dans un club de Jazz de Harlem.
Ses Jam Sessions avec Charlie Parker et Dizzie Gillespie sont à l'origine du Bebop ; un style de musique Jazz presque à part où ils s'affranchissent de la mélodie et où la liberté a une très grande place. Les sonorités dissonantes, les improvisations et l'utilisation des silences sont caractéristiques du Bebop style longtemps mésestimé du public.
Dans un premier temps, il enregistre surtout ses propres compositions chez Blue Note de 1947 à1952. Et parmi ces compositions, quelques-unes deviendront des classiques : Ruby my dear, Straight no chaser, Well you needn't ou 'Round midnight. On retrouve notamment dans ses enregistrements le batteur Art Blakey... Déjà à 30 ans, Monk possède l'art du silence, des dissonances et du temps... Mais à l'époque sa musique reste confidentielle.
En 1952, Monk signe chez Prestige et devient un sideman de choix pour Miles Davis et Sonny Rollins... Il signe aussi de nouvelles compositions dont l'excellent Blue Monk et des reprises comme Just a gigolo et Smoke gets in your eyes.
Signé chez Riverside à partir de 1955, le label souhaite « populariser » Thelonious Monk qui est peu connu du grand public. Monk enregistre donc deux albums de reprises dont un uniquement de Duke Ellington. Il enregistre en solo, mais aussi avec John Coltrane... Le succès arrive. Lorsqu'il quitte Riverside pour la major Columbia en 1961, il est reconnu comme un des plus grands musiciens de Jazz de l'époque. mais il va peu à peu se replier sur soi, moins composer mais retravailler ses morceaux dans différentes configurations. Il part en tournée mondiale et fait même la Une de Times magazine. Puis il va se faire de plus en plus discret.
Monk est depuis considéré comme l'un des plus grands compositeurs du vingtième siècle. Il a su donner une nouvelle dimension au Jazz en maniant habilement complexité, harmonie, rythme et silence...
Benjamin avait dit de lui dans Rock&Folk :
"J'aime le be-bop. "Underground" de Thelonius Monk, par exemple. Je me suis intéressé à la façon dont il déconstruit le blues. Ça me fait penser à Tom Waits disant qu'il joue du funk cubiste. Dans ses albums, on sent qu'il a été influencé par Monk. Ça me plaît, ces histoires de déconstruction."
Monk a joué et enregistré avec les plus grands : Charlie Parker, Dizzie Gillespie, John Coltrane, Coleman Hawkins, a influencé Miles Davis et a composé des morceaux qui sont devenus par la suite des standards du Jazz. Rien qu'en écrivant cette phrase, on peut comprendre l'importance de l'oeuvre de Monk. Mais rien ne vaut son écoute...
Ugly Beauty
Thelonious Monk Quartet - Blue Monk
Thelonious Monk Quartet - Epistrophy
Thelonious Monk Quartet - 'Round midnight
Thelonious Monk Quartet - Ruby, My Dear
Thelonious Monk - Just a Gigolo (cover) solo
Caravan (cover) - Thelonious Monk trio (j'adooooore cette version)
Smoke gets in your eyes (cover)
Extrait de « Straight no Chaser » documentaire sur Thelonious Monk – 1/10 produit par Clint Eastwood
Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Thelonious_Monk ; http://www.pianobleu.com/monk.html
http://www.sojazz.org/monk/ ; http://www.dragonjazz.com/monk.htm ; jiwa