Compte-rendu lillois d'un(e) prodige de la plume normand(e)
"Benjamin Siksou au Splendid, ou la coïncidence dépassée, le lien évident, les oreilles enchantées.
Les groupies chancelantes poussant et hurlant avec rage, l’ambiance artificielle d’un cabaret feutré enlaçant la foule, nous y sommes, devant le jeune homme, qui depuis plus d’un an maintenant, formulait à lui seul l’un des évènements les plus marquants de 2008 sur la toile française.
La nouvelle égérie était là, hier soir, dans le Nord. Beaucoup de lillois, bien sûr, mais pas uniquement. Je n’étais sans doute pas le seul à faire le chemin depuis la Normandie pour rencontrer le phénomène.
Dommage qu’il ait fallu batailler sévèrement pour pouvoir rester debout et ne pas devenir sourd, aux côtés des mégaphones sur pattes. Contre coup de ce public en décalage, la ferveur était de mise, transformant des titres comme Work Another Day, ou l’anthologique The Ghetto vs Satisfaction, peut-être l’une des plus grandes réussites de cette représentation. Jubilatoire.
« Vous la connaissez », soulignait le petit prodige du blues en grattant langoureusement Just two of us. Que le chemin était long, pour enfin en arriver là. Euphorie. Quelque peu gêné après une orgie d’applaudissement, celui-ci déclarait « Il faudrait que j’en écrive une comme ça ». Pas besoin de chercher plus loin en réalité, puisque les nouvelles compositions de l’artiste formaient un tout cohérent et au combien plaisant, pour un public finalement déjà conquis.
Ce dernier était bouillonnant jeudi soir. Cela tombe bien, la température aussi. L’occasion pour les émotives Madame Rêve et Douce Nuit de ponctuellement calmer la setlist en feu.
A noter une interprétation passionnée et passionnante de Love Supreme, ou de Billie Jean, faisant éclater au grand jour la vérité : Benjamin Siksou devient l’ « ensemble Benjamin Siksou », où se mêlent les très talentueux Aurelien Barbolosi et Benjamin Farrugia, tout deux capables d’une finesse des plus sensuelles.
Benjamin Siksou au Splendid, ou le revival médiatique d’un genre souvent délaissé. Chaque morceau s’écoutait telle une histoire, où le public ne pouvait que se laisser porter. Transcendantal.
Nous étions là, jeudi soir, et nous serons là, demain, en attendant l’album.
Merci Benjamin.
Nunya
(Et merci à Nunya, prodige de la plume, pour ce brillant compte-rendu et pour ce "mégaphones sur pattes" ; j'en ai encore la larme à l'oeil... J'ai préféré le publier ainsi que de publier ton commentaire...
Internautes, comprenez pourquoi je suis toujours autant abasourdie, émerveillée et ravie de voir ce que Benjamin et ce blog peuvent rassembler de meilleur...)