Interview avec COCY

Publié le par MuLes

© Jean-Baptiste Bondino

© Jean-Baptiste Bondino

Interview. Benjamin Siksou, la liberté dans la contrainte

Antoine Magyar

" C’est à l’Hôtel Triangle d’Or, tout proche de la place de la Madeleine, qu’on rencontre Benjamin Siksou. L’artiste n’a rien perdu de ses ères de dandy même huit ans après avoir été finaliste de la Nouvelle Star,  et s’apprête à revenir sur la scène musicale (après quelques passages au cinéma) au printemps avec un nouvel album intitulé Au chant du coq.

Est-ce que tu en as déjà marre qu’on te demande « Pourquoi un premier album seulement maintenant ? » ?

Hum… Oui ! (rires) Non je rigole, la question n’est pas encore revenue trop de fois. Tu peux encore la poser !

Je vais plutôt revenir dans le passé. En faisant mes recherches je suis retombé sur une vidéo de toi la clope dans la bouche ou tu chantes devant ta webcam torse nu. Quelle image as-tu de toi à cette époque ? 

Déjà je revois cette image le moins possible ! (rires). Je me souviens que j’étais parti en délire tout seul chez moi, je l’avais envoyé à quelques potes. C’était une période un peu charnière, j’avais lâché la fac six mois plus tôt pour faire de la musique mon métier. Ça bouillonnait un peu, c’était ce moment où la Nouvelle Star m’avait contacté. C’était une période d’envolée, l’été j’avais tourné mes premiers films également. Tout arrivait d’un coup, un peu trop même mais c’était extrêmement grisant et j’étais heureux de me lancer.

Huit ans plus tard, toujours heureux d’avoir sauté le pas ? 

Oui. Et puis justement aujourd’hui tout est plus maitrisé. Je sais un peu plus où je veux aller, vers quoi je veux tendre dans la musique. C’est plus conscient. J’ai eu beaucoup d’années de recherche d’esthétique, de style, donc ça a été bénéfique. Au final je réponds à la première question que tu n’as pas voulu poser ! (rires)

Oui j’avoue ! Et tout cela a donné ce premier album Au chant du coq  qui compte de nombreuses histoires, de potes, d’amour, de moments de vie. C’est ton histoire que tu racontes ou celles des autres ? 

C’est un peu des deux. Tout part forcément de ce que je ressens, je ne peux écrire que sur ce qui m’émeut, donc ça passe forcément par le prisme de mes émotions. Après toutes les histoires ne sont pas nécessairement vécues par moi, ou même par qui que ce soit. Une chanson reste de l’émotion pure qui sort à travers des textes, des sonorités, qui peuvent s’interpréter de différentes manières selon les personnes qui l’écoutent. J’aime ce rapport entre l’intime et l’universel. C’est d’ailleurs ce qui rend une chanson très personnelle.  On a tous des chansons dont on aime dire : « C’est ma chanson ! » comme si elle avait été écrite pour nous ! Alors que pas du tout.

Lesquelles par exemple ?

Tu connais Alain Bashung ou Michael Jackson ? Ils ont écrit beaucoup de chansons qui sont MES chansons ! (rires)

L’album a été enregistré aux Pays-Bas, tu peux me parler un peu de sa production justement ? 

La rencontre avec Reyn Ouwehand, le producteur, s’est faite assez naturellement. Il travaille beaucoup avec des chanteurs comme Benjamin Biolay et d’autres chanteurs français mais il ne parle pas extrêmement bien la langue. On parlait un franglais qui a permis quelque chose d’intéressant dans le processus de création et dans l’album lui-même. Il ne s’attachait pas au sens et aux paroles, ce qui lui permettait de se concentrer avant tout sur le son mais aussi sur la musicalité des mots et de l’émotion. C’était génial. Et puis on était dans cette ancienne église avec tout le matériel du monde, les moutons et les vaches comme voisins, la mer à dix minutes… C’était un rêve de pouvoir enregistrer là-bas.

Ça t’a inspiré de nouvelles idées et chansons d’être là-bas ? 

J’écris toujours plein de brouillons mais je ne crois pas que ça ait abouti à quelque chose cette fois-ci. Généralement je travaille toujours comme ça. Je gribouille puis j’oublie ce que j’ai écrit et parfois ça me revient dans la tête comme une obsession donc je planche dessus. Une chanson vient rarement d’un seul jet ! Toutes les chansons ont été écrites comme ça sur cet album. Une partie des chansons ont peut-être cinq ans, mais ont été retravaillées pour que tout sonne juste et frais ! Tandis que les nouvelles n’étaient à l’origine que  des bouts de mots qu’il a fallu carrément redessiner. Quand il y a de la contrainte, tout va plus vite. C’est dans la contrainte qu’on trouve la liberté ! "

 

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Source : http://cocy.fr/2017/03/14/interview-benjamin-siksou/

Publié dans Interviews, Benjamin's ITW

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